Présentation
Questions
Visuals
Poster
Préparation
Allez à un maximum de congrès : au fil du temps, on connaît qui a le vent en poupe, qui sont les referees, les éditeurs… Et les éditeurs et les financeurs sont aux congrès.
Potassez le dernier congrès pour voir la « nouvelle thématique ». Trouvez dans votre travail ce qui a à voir avec cette nouvelle thématique : vous aurez plus de chance d’avoir une présentation orale, plutôt qu’un poster. Pour le Call for Abstracts, saturez votre résumé des mots-clés du congrès.
Au coin de l’estrade ou sous le poster, mettez une liasse de handout (feuille A4 R/V) ainsi composée :- Recto : votre photo en haut, ½ page avec titre congrès, date, lieu, titre de votre travail, listes de vos adresses – l’autre ½ page avec le début d’un summary, autre que celui du congrès, ~250 mots qui donne les thématiques et les orientations de votre équipe.
– Verso : ½ page qui finit le summary – liste des publis citées au congrès et les dernières publis de l’équipe.
Découpage d’une présentation de 10 minutes
– 1 minute pour se présenter et capter l’auditoire*
– 1 minute pour les transitions
– 7 minutes scientifiques (votre sujet)
– 1 minute pour rattacher ce que vous avez dit à ce qui s’est déjà dit dans la salle (nommer le chercheur en question), pour parler de votre thésard afin de lui mettre le pied à l’étrier et pour montrer une belle photo des membres de votre labo. Et pour remercier la salle. Thank you for your attention.
Si vous avez reçu un financement d’une entreprise privée, il est nécessaire de dire un disclaimer au moment de vous présenter, I received funding from XXX, but I certify that my results are independent.
Pour 10 minutes, le diaporama comporte au maximum 11 diapos
diapo du titre
diapo des Objectifs
6 ou 7 diapos scientifiques (dont 2/3 sur les résultats)
diapo des Conclusions et Prospects
diapo des remerciements
D’où : triez l’essentiel et l’accessoire, virez l’accessoire puis taillez dans l’essentiel.
A l’oral, la question principale est What is the message?
Si la présentation fait moins de 25 minutes, ce message se résume en 2 phrases de 7 mots chacune qui fixent le cap : ce sont les phrases de conclusion. Pour préparer le diaporama, commencez toujours par la diapo « Conclusion ».
Répétez 3 fois le message à travers votre présentation dans : titre, intro, conclusion.
Si le temps est raccourci par la Chairperson, commencez par la Conclusion (votre message).
Pas de structure IMReD à l’oral : soyez hyperlinéaire
Il faut être hyperlinéraire, hypercompartimenté dans la structure du discours.
Toujours rattacher le sujet précédent au sujet suivant. Faites la transition sur le titre (c’est la seule chose à l’écran). Vous donnez ainsi le choix à l’auditeur de décrocher et de pouvoir raccrocher à tout moment.
Les titres sont informatifs et bâtis autour d’un verbe si possible.
Exemple d’organisation :
We used three techniques :
A…
B…
C…
En ce qui concerne la 1re technique (vous renommer A). Et vous allez jusqu’au bout : Intro, Materials and Method, Results par type de résultats
Nous venons de voir la 1re qui était (renommer A).
Nous allons voir la 2e, qui est renommer B…
Nous voyons maintenant la 3e et dernière technique, nommer C…
Présentation
Attitude, ou comment gérer le stress
– Effectuez 6 répétitions en anglais, dont 1 avec quelqu’un d’un laboratoire différent du vôtre, pour trouver la question à laquelle vous n’avez pas pensée, souvent une question vaste que vous ne pouvez pas anticiper…
– Apprenez par cœur la première minute et ralentir le rythme. Slow!
– Si besoin, prendre une lichette de calvados ou un peu de chimie (bétabloquant), mais voyez un médecin avant. Nombreux sont ceux qui le font…
– Logez dans un hôtel du congrès (la science se fait dans les couloirs).
– Dans Powerpoint, il y a une fonction téléprompteur (affichage-paramètres-avancés). Sur votre ordinateur s’affiche le diaporama avec commentaires, alors qu’à l’écran de la salle, ne s’affiche que la diapo). Si c’est possible, utilisez cette fonction. Voyez avec votre informaticien. Cela vous permet de ne pas avoir de papier.
– Sinon, écrivez vos notes en gros sur des bristols demi-A4.
– Si vous projetez des transparents, écrivez en gros vos commentaires sur le protège-transparent.
– Be who you are. Mais, quand même, le congrès est un spectacle, voire une immense comédie, donc jouez-vous un rôle (faites une schizophrénie sélective) : choisissez votre personnage de congrès…
– Pensez « je suis invisible », « c’est déjà fini », « quelle belle basse-cour ». Parlez aux gens à partir de la partie la plus solide du corps (le dos entre les omoplates).
– Regardez la salle en traçant avec le regard un W, ou un X, ou un Z… Sinon, regardez juste quelques centimètres au-dessus de la dernière rangée. Ou, pendant 30 à 40 secondes, vous pouvez regarder des personnes qui ont l’air de « gentils » pour vous rassurer, puis vous décrochez et vous reprenez le regard de la salle.
– Ne parlez pas face à l’écran, dos vers aux auditeurs (donc ne lisez pas l’écran) ! Parlez face aux auditeurs, et vous pointez avec le bras plié sur le ventre.
– Ne laissez pas le pointeur allumé et ne faites pas de ronds à l’écran… Appuyez de temps en temps sur N (écran noir) ou sur B (écran blanc). Osez arrêter l’écran (l’écran ensuque les auditeurs). L’écran est fait pour « soutenir » votre présentation, pas plus.
– Soyez formel dans votre tenue vestimentaire (c’est-à-dire soyez bien habillé, honorez votre auditoire).
– Soignez votre voix, voire même changez-la (personne ne connaît votre vraie voix dans un congrès).
– Parlez fort.
– Pour vous guérir de votre timidité, enseignez !
Le style oral, quelques éléments
– N’employez pas de pronoms (it, this, ceci…), répétez les substantifs (sauf si vous pointez à l’écran).
– Vous pouvez utiliser les contractions.
– Vous pouvez utiliser les analogies et les métaphores. Mais modérément. Et dans le même registre (ne pas mélanger les plages métaphoriques).
– A l’oral, les transitions sont plus longues qu’à l’écrit. Exemple :
écrit : structuralement, structurally
oral : d’un point de vue structural, from a structural point of view
– Quand vous dites quelque chose important, vous le reformulez de suite : « en d’autres termes », « ce qui veut dire » et vous laissez un silence
– Ne craignez pas la répétition.
We looked for A and…and then we looked for B…
– Quand vous vous levez dans un congrès, façon de se présenter : Hi, my name is Prénom Nom (haut et fort). I am from XXX lab … et il est toujours bienvenu de trouver a joke for scientists, ou une autre manière d’interpeller l’auditoire… In France we say [proverbe]…. Why did I use this proverb ? et liaison avec les Objectifs.
Exemples pour interpeller
– Blagues
– Enumérer des Cas Particuliers
– Aller du Général au Particulier
– Décrire classiquement le Sujet
– Rappeler le Contexte Historique et ses Références
– Utiliser des Citations, des Proverbes, des Dictons
– Etablir un lien avec l’Actualité
– Récit
– Question de Rhétorique
– Enoncé Sensationnel
– Enoncés Négatifs : 2 ou 3 négations consécutives
– Comparaisons ou Contrastes
Petit scénario d’entrée
Tu respires 3 coups secs avant l’aller jouer ton rôle.
Tu te lèves d’un pas décidé.
Tu vois où est le micro et le pointeur (tu en amènes un au cas où), tu vois où sont les fils…
Tu mets ton micro tranquillement.
La Chairperson te présente.*
Toi : Hello, my name is…. sujet….
(et si tu as reçu de l’argent d’une boîte privée :
I received funding from XX, but I certify that my results are independent).
Tu ne fais pas de ronds avec le pointeur.
Tu pointes les mots clés du titre et tu les prononces, pour aider à la compréhension.
Tu éteins le pointeur dès que tu n’en as pas besoin.
*Au besoin, allez voir avant la chairperson pour qu’il prononce correctement votre nom.
Première diapo
– Titre (7 mots max) = seul élément centré des diapos de la communication. Le titre est formé de mots clés que vous lisez avec le pointeur pour « coder » l’auditoire sur votre accent et votre « foutue » prononciation.
– Prénom en entier, nom
– Logos vectorisés et gros
– Logos en 1re et dernière diapos ; s’il y a beaucoup de logos, alors dans la dernière, logos en gros, avec les remerciements.
– Sur la première ou la deuxième diapo : il est sympa de localiser là où vous travaillez, avec une mappemonde et une ou deux photos du lieu.
Diapo des Objectifs
Les auditeurs anticipent que les Objectifs (2 maxi pour 10 min) seront énoncés dans les 2 premières minutes. Si tel n’est pas le cas, expliquez votre structure.
Bâtissez les objectifs en forme de question : Who, What, Where, Why, When, How (many, far, often…). Les écrire sous la forme d’une liste sur une diapo : Objectives. Et les lire.
The first objective is …(reformulez si compliqué) and the other objective is…Now let’s see the first objective et vous le renommez OU And I’ll be dealing with these 2 objectives together throughout my presentation
Quand vous avez fini le 1e objectif, dites « Nous venons de voir le premier objectif qui était Comment… Maintenant, nous allons voir le 2e objectif qui est Pourquoi…… »
Diapo des Conclusions et Prospects
Faites 2 phrases de 7 mots (ou icones), qui contiennent les mêmes mots que dans le titre.
Dernière diapo
Faites un écran final sur votre équipe avec la « photo de groupe » en disant que vous travaillez en équipe et que vous les remerciez. Les remerciements sont la dernière diapo (l’équipe, les financeurs…). Les remerciements temporisent, ils montrent que vous avez du cœur, ils permettent d’éloigner les questions.
Pour tout, toujours remercier
C’est valable à l’écrit, à l’oral, dans la vie professionnelle, quotidienne. Fin de conférence, une ligne par email, une lettre après une discussion de collaboration…
Citez, remerciez les personnalités dans la salle (pairs, éditors…).
Et ce faisant, surtout, ne jamais se plaindre. Never explain, never complain.
Questions
(voir Annexe7)
Faites poser les questions par un allié. Dès que vous dites To conclude…, la personne lève la main. La chairperson est donc content (ça participe dans la salle). Elle pose la question : my question has three parts… Vous répondez It’s a good question… et vous projetez alors les diapos que vous avez préparées pour cette question.
En plus de cette question, préparez aussi des diapos sur :
– une autre application de votre travail
– des détails de méthodologie
– des détails statistiques
Vous pouvez aussi terminer sur une question dans la conclusion. « Il se pose la question des conséquences in vivo. Thank you for your attention ». Et il y aura quelqu’un qui posera cette question. Et bien sûr vous aurez préparé la réponse.
Vous pouvez aussi donner une question écrite sur papier à la chairperson en disant « S’il n’y a pas de question, pourriez-vous me poser celle-ci ? »
Attention : une question négative, ou l’emploi de « n’est-ce pas » en fin de question, mendie toujours une réponse positive.
Ne mettez pas votre auditoire aux abois
Dites toujours : Corrigez-moi si j’ai tort, mais… Correct me if I’m wrong but… Toujours laisser une porte de sortie à l’auditeur qui vous questionne.
Visuals
Préparez votre diaporama comme si vous vous adressiez à un public de sourds
Dans un congrès monolingue, on ne retient que 10 à 20 % de l’information que l’on a écoutée.
De chercheurs à chercheurs : faire un diaporama sans fioritures, sobre.
De chercheurs à autre public (le Conseil général par exemple) : faire cracher Powerpoint pour avoir une présentation un peu sexy.
IMPORTANT : La présentation en Powerpoint (mal faite) a l’inconvénient de « manger » les transitions. Faites les transitions sur le titre (informatif de préférence). Vous appuyez et c’est la seule chose à l’écran. Reprenez oralement le titre inscrit sur la diapo. Quand vous changez de diapo, il faut 1,3 secondes à l’auditeur pour se remettre en mode d’écoute. Donc comptez mentalement 1-2 avant de reparler.
Ordre d’attraction des icones
1. Le mouvement est le plus puissant de tous les signaux cognitifs. (Pas de mouvement « gratuit » !)
2. La couleur : 3 couleurs au maximum en plus du noir et blanc. Le plus fort contraste est entre le fond parfaitement uni et sombre et les lettres claires. La plus puissante combinaison est fond noir avec lettres jaune orangé. Mais si la salle est claire, prenez fond clair avec lettres foncées (gris, pas noir). Si les speakers avant vous ont présenté des talks très colorés, prenez fond blanc avec lettres grises. Prendre la palette par défaut de votre logiciel de diaporama et utilisez-la de manière à créer du contraste.
Codez « l’agent » (votre objet principal, votre molécule, votre référentiel bondissant…) toujours de la même couleur : la couleur augmente la mémoire de 65 %. La couleur augmente la compréhension de 70 %.
Pas de rouge… pour les daltoniens.
Pas de couleurs fluo…elles sont ni claires ni foncées.
Quand vous utilisez du vert, prenez le plus sombre de la palette de votre logiciel.
- La forme. Nous détectons la couleur avant la forme.
Polices, corps et vides
Titre en corps 36
Texte en corps 28 (mini 24)
Polices type bâton (sans serif) : Helvetica, Arial, Comics. Pas de Times, à empâtements, qui gênent la lecture sur écran projeté.
Optimum de texte : maximum 6 lignes de 6 mots, amenée l’une après l’autre ou 2 par 2 (pas en bloc).
Optimum de vide : 50 % d’espace vide dans chaque visuel (poster, cv, couverture…).
Trouvez un « truc » visuel (icone, pictogramme) pour représenter votre agent principal (votre molécule…).
Enlevez les cadres, les boîtes, tout ce qui ne parle pas. Pas de souligné, ni d’italique (sauf noms scientifiques habituellement en italique). N’écrivez pas en majuscules.
Ne pas griser la ligne précédente…il faut qu’elle reste visible.
Limiter les mouvements dans le diaporama, sauf si le mouvement parle (par exemple si un objet sédimente plus vite que l’autre). L’info y est ou n’y est pas = évitez de faire glisser un texte sur un autre, apparaître, disparaître…
Si une « phrase » fait 1,5 lignes, alors mettre la 2e ligne en appui à droite :
NON: _____________________________________
__________
OUI: ______________________________________
________
Jamais de diapo avec le plan !
Jamais de diapo avec le plan, ni le rappel du plan.
Sauf en plénière de 45 minutes : on le montre une seule fois et il contient dans ce cas 4 parties maximum.
Listes
Si nécessaire, utilisez les puces (bullets) s’il n’y a pas d’ordre, les 1 2 3 s’il y a un ordre, les boites (checkboxes) lorsqu’il s’agit d’une vérification.
Et, dans les listes, chaque premier mot de l’alinéa doit être du même type grammatical (verbe, verbe, verbe…). C’est valable à l’écrit comme à l’oral. Ne ponctuez pas la fin des phrases.
Utilisez le maximum d’icônes, pictogrammes, mots-clés et dessins (avec des tailles relatives selon l’importance des phénomènes) et évitez les longues phrases
Result in =>
Not equal to ≠
More than >
Pas de grand tableau!
Jamais plus de 20 chiffres (certains spécialistes disent 12). Et encerclez quelques chiffres clés.
Le graphique permet la mémorisation à long terme
– Schéma et graphe : la construction peut être amenée progressivement, ce qui donne la notion de mouvement et capte l’attention.
– Pour les graphes, toutes les écritures doivent être horizontales, en corps 24 et les unités clairement visibles.
– De même, basculez les histogrammes à l’horizontale pour écrire les légendes en horizontal.
– Pour une croissance, vous pouvez remplacer le bâton de l’histogramme par un dessin de l’agent (de plus en plus grand).
– Si vous utilisez un diagramme ou un schéma que vous avez demandé à un autre chercheur, mettez sur la diapo le nom de son auteur en corps 28.
– Indexez toutes les images que vous créez avec des noms faciles pour pouvoir les réutiliser ; n’hésitez pas à demander aux autres leurs schémas et citez-en les auteurs.
Pour les transparents
Un plastique bleu clair est plus reposant pour les yeux que le transparent « transparent ».
Poster
Les conseils précédents sur le diaporama et l’oral sont valables pour le poster.
Il est estimé que les auditeurs ont 5 minutes pour capter le poster
– d’où il se résume en 2 phrases de 7 mots
– d’où il est bâti essentiellement autour des résultats (2/3 du poster)
– police baton, sans serif (Comics, Helvetica, Arial)
– taille corps du texte : 32
– taille corps titre : 50
– 50 % d’espace vide
– Mat et fond clair (plutôt que blanc)
– Titre informatif (7 mots, taille 90-120)
Gradient d’attractivité pour un poster (du plus important au moins important)
- L’objet réel
- La photo de l’objet
- Le dessin de l’objet
- Les courbes
- Les diagrammes
- Les mots
- Les tableaux (d’où les éviter)
Composition visuelle du poster
– Titre informatif centré
– Les auteurs : Prénom entier Nom (le principal en gras) + institution, …, indication d’une adresse ou d’un email
– Mettre une petite icône (ex. main avec index pointé…) pour indiquer l’Objectif. Intro = équivalent d’un A4 écrit en corps 32 (cela correspond à 70 mots). L’intro décrit l’objectif bâti autour d’une question
– RESULTS = uniquement avec des visuels (2/3 de la surface du poster)
– DISCUSSION = équivalent d’1 A4 corps 32(cela correspond à 70 mots)
– Mettre la même petite icône que celle de l’intro (main avec index pointé…) pour indiquer la CONCLUSION = même mots que l’objectif, sauf que ce n’est plus une question.
– Le poster commence en haut et à gauche ; la conclusion peut être au milieu, pas en bas à droite (souvent trop bas pour les lecteurs)
– Le rédactionnel du poster est constitué de listes, pas de phrases.
Sous le poster, mettez une liasse de handout = une feuille A4 R/V ainsi composée :
– Recto : votre photo en haut, ½ page avec titre congrès, date, lieu, titre de votre travail, listes de vos adresses – l’autre ½ page avec le début d’un summary (250 mots), autre que celui du congrès, qui donne les thématiques et les orientations de votre équipe.
– Verso : ½ page qui finit le summary – liste des dernières publications de l’équipe.